Pas de surprise cette année

En 2017 (Tout l’Immobilier No 860, du 12 juin 2017) nous nous étions livrés au périlleux exercice consistant à classer par taille les agences immobilières actives dans notre canton. En ce dernier trimestre 2019, nous les avons recontactées afin de connaître leur situation et évolution. Bien qu’apportant des informations intéressantes, les chiffres obtenus restent purement indicatifs.

Pour estimer l’état de santé d’une enseigne, l’on a couramment recours à l’état locatif sous gestion (ou volume des loyers traités). Cette donnée – comparable aux actifs sous gestion des banques – permet de mesurer la performance d’une régie dans sa fonction de conseil et d’intermédiaire. L’indicateur est régulièrement mis à jour et correspond généralement à une donnée brute. L’état locatif sous gestion peut être converti en valeur immobilière et en valeur de projet (étude et développement). Si cette information était jusqu’à une dizaine d’années gardée confidentielle, une volonté de transparence se fait sentir aujourd’hui, les régies n’hésitant plus à communiquer leurs chiffres via leur site Internet ou leurs publications «maison», dont le nombre est en croissance.

Afin de dépasser les valeurs quantitatives et de mieux cerner les services rendus (compétences «métier»), nous avons complété la présente enquête par des données concernant le nombre d’objets sous gestion et le nombre de collaborateurs.

Eléments déterminants

Reflétant un marché en concentration, l’un des principaux changements observés au cours des derniers mois est le rachat de la Régie du Rhône par le groupe Gerofinance-Dunand en août 2019. Cette société se place ainsi comme leader en termes d’état locatif sous gestion, à la fois à Genève et dans toute la Suisse romande. Une tendance qui s’explique par la spécialisation croissante des métiers: cette dernière implique des coûts, d’où la nécessité d’avoir une importante masse sous gestion et par conséquent une forte rentabilité.

Un volume significatif d’affaires représente pour certains clients un gage de confiance, les incitant à se tourner vers les grands groupes. Des exceptions se font pourtant sentir, avec des régies qui se démarquent par des niches spécifiques (biens de luxe, de montagne, etc.). Après Gerofinance-Dunand / Régie de la Couronne / Régie du Rhône, s’ensuivent pour la Romandie: Wincasa, Naef, Bernard Nicod et le Comptoir Immobilier. Le classement genevois reste grossièrement similaire à celui de 2017, avec en tête les mêmes cinq régies.

Qu’en est-il du service offert aux clients? Le nombre d’objets gérés – comprenant les habitations, les commerces et les places de parking – apporte quelques indications, mais devrait être nuancé par la composition et la diversité des biens en question. S’agit-il de villas, d’appartements PPE dans un immeuble, d’arcades ou de places de parking? Il est donc hasardeux d’en tirer des conclusions. Enfin, le nombre de collaborateurs est un facteur intéressant: bien que la numérisation prenne toujours plus de place dans les processus, le rôle de l’humain reste primordial. Au cours des dernières années, la présence de spécialistes (en énergie, juristes, techniciens, etc.) est devenue incontournable. Ils offrent un conseil et un accompagnement précieux aux clients, dans un contexte où la législation et l’administration tendent à se complexifier. Une affaire que Tout l’Immobilier ne manquera pas de suivre en 2020…

Véronique Stein

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