– Luca Tagliaboschi, après le succès des «e-Salons» Cardis en mai, puis en novembre de l’année dernière, vous rééditez l’opération. La demande est-elle toujours aussi soutenue?
– Bien sûr! Elle est même en nette augmentation, en Suisse notamment, mais aussi dans le monde. A titre d’exemple, l’Italie, un des pays les plus touchés par la pandémie, a vu ses transactions augmenter de 30%. Quant au réseau Sotheby’s, il a réalisé l’an dernier un volume de 150 milliards de dollars de ventes, contre 115 en 2019. Lorsque nous avons lancé notre premier «e-Salon», l’objectif était de faire face à la sinistrose ambiante due au confinement et au coronavirus. D’une part notre entreprise – déjà largement tournée vers les technologies modernes de communication – a dû et su s’adapter en un temps record aux nouvelles réalités: réduction des rencontres, mesures de sécurité, télétravail; d’autre part, il nous fallait un moyen d’offrir notre large palette de services personnalisés à nos clients, malgré la situation de pandémie.
– Le succès a visiblement été à la clef. A quoi l’attribuez-vous?
– En effet, puisque nous avons dû organiser des prolongations dès la première édition! D’abord, le concept est clair: on accueille tous les promoteurs et tous les projets, avec facturation au résultat; bien sûr, on ne fait que de la vente. Plusieurs dizaines de promoteurs ont participé aux deux premières éditions, et sur septante projets (environ 500 objets) la dernière fois, il ne reste à ce jour quasiment plus rien à vendre. Nous avons commencé par du neuf, mais cette année il y aura aussi de la revente, avec également des acteurs privés. La force du «e-Salon», c’est que l’internaute peut choisir son stand virtuel, visiter les objets qui lui plaisent et poser à quelque quarante courtiers toutes les questions qu’il veut. Bien sûr, le français, l’anglais, l’allemand, l’italien et le russe – les langues vedettes du courtage immobilier! – sont pratiquées. Notre base de données, pour les invitations à participer, comprend plus de 50 000 adresses; et nous comptons 33 000 personnes en recherche active dans notre porfefeuille.
– Quels types de bien sont-ils à vendre?
– Il y aura du neuf, de l’ancien, du luxe, des chalets… Bref, tout type d’objet. Nous avons, j’en suis conscient, une image d’agence de haut de gamme. Dans les faits, avec nos 600 ventes par an, il est évident que nous couvrons toutes les gammes de biens immobiliers, mais notre service, lui, reste un service haut de gamme. Pour nos «e-Salons», nous avons tendu la main à nos confrères, qui ont participé avec enthousiasme. Notre défi cette année est que, grâce à la cinquantaine d’experts «chasseurs de biens immobiliers», grâce à la mise en ligne de nouveaux lancements toutes les heures, chaque acquéreur potentiel puisse obtenir trois propositions concrètes en 48 heures. Nous pensons qu’il y aura en tout 800, peut-être 1000 objets proposés.
– Le courtage est surtout une activité humaine, davantage que technique. Peut-on remplacer ce contact dont nous prive ce satané virus?
– Certainement pas avec des algorithmes! L’avis et les conseils de l’expert sont indispensables, de même que la visite. Nos courtiers – chaque client se voit attribuer un interlocuteur privilégié – disposent de matériel de pointe et font littéralement visiter pièce par pièce, en direct, un bien à un client qui ne peut se rendre sur place. Précisons aussi qu’en dehors des salons et des publications, certains propriétaires et acheteurs tiennent à une absolue confidentialité. Nous gérons évidemment ce type de transaction avec la discrétion souhaitée. Enfin, comme nous faisons exclusivement de la vente immobilière et n’avons pas de partenaires privilégiés, nous offrons à nos clients neutralité et crédibilité dans nos études de projets et estimations de prix.
– Le marché reste concurrentiel. Votre collaboration avec vos confrères a-t-elle des limites?
– Vous savez, chez Cardis Sotheby’s, nous nous sommes fixé un objectif ambitieux: atteindre cette année le milliard de francs de volume de transactions. L’an passé, nous avons signé plus de 850 millions. Notre conviction est qu’il y a de la place pour tout le monde et que lorsque l’on peut répondre à la demande d’un client en coopérant sur des bases équitables, facilitant ainsi une transaction, le repli n’est pas une solution: le but est de servir efficacement le client et d’avoir du résultat.
Propos recueillis par Vincent Naville
E-Salon de l’immobilier Cardis, du 20 au 27 mars: inscription sur salon.cardis.com