En effet, la formation professionnelle demande un engagement continu, un encadrement de qualité et une vision à long terme pour s’assurer que les jeunes réussissent leur AFP (attestation fédérale de formation professionnelle, en deux ans) ou leur CFC (certificat fédéral de capacité, en trois ou quatre ans, selon la profession). Plus de 250 métiers s’acquièrent par l’apprentissage dans tous les domaines professionnels: art, commerce, construction, nature et environnement, santé et social, services, hôtellerie-restauration. Sans oublier l’importance cruciale de la formation technique, qui alimente en permanence l’innovation et la compétitivité de l’industrie suisse. Une éducation unique «Dès 15 ans, les jeunes bénéficient de la meilleure formation au monde: l’apprentissage. C’est la clé qui ouvre sans cesse de nouvelles portes, de la spécialisation professionnelle à l’évolution aux études supérieures. Voire le changement de métier. Il s’agit d’une éducation en entreprise – et pas une occupation! – dans le respect de chacun», convainc Carlo Pocognoli, directeur de Carrosserie AGC SA. Selon lui, l’apprentissage doit être valorisé dès le Cycle d’orientation et envisagé comme un véritable choix. Même pour les plus calés. Au sein de son équipe de 22 professionnels, il y a toujours des apprentis, depuis… 1983. Au terme de leur CFC de 4 ans, ils partent acquérir de l’expérience. «J’organise des ‘apéritifs-tamtam’ qui permettent de se retrouver, s’informer sur les départs à la retraite, les places vacantes dans l’entreprise. Pour les faire revenir». L’ADN de l’entreprise Pour Hugo Haro, ingénieur en génie civil HES et directeur auprès d’Alpha Edification SA: «La formation constitue l’ADN de notre entreprise, devenue formatrice en 2020. Un aide-maçon AFP a terminé son cursus et a été engagé, conservant ainsi le savoir-faire dans l’entreprise. Et un apprenti constructeur de route CFC est en cours de formation. Depuis toujours, nos employés se forment régulièrement afin de maintenir et développer leurs connaissances au meilleur niveau. Du CFC en emploi au certificat de chef d’équipe, en passant par les modules de conduite de machines. Sans oublier la sécurité sur les chantiers et les premiers secours». Pour ce passionné, le secteur de la construction souffre – dans l’imaginaire collectif – d’un manque persistant de valorisation. Alors que peuvent naître de réelles motivations. Même des vocations!
Eliane Schneider
Trois questions à Jean-Denis Babel, conseiller en formation à l’OFPC, à Genève.
1. Quelle est la situation actuelle des places et des contrats d’apprentissage?
Pour la rentrée 2023-2024, l’offre de places d’apprentissage proposées connaît une progression notable, soutenue par une hausse des signatures de contrats par rapport à l’année dernière.
2. Comment réactivez-vous les entreprises autorisées à former, mais qui ne forment pas?
Les entreprises formatrices inactives sont au cœur des actions de prospection. Dès qu’elles envisagent de se relancer, elles bénéficient d’un accompagnement similaire à celui proposé aux nouvelles entreprises, calibré pour répondre à la relève des différents métiers.
3. Quelles sont les actions de soutien aux entreprises?
L’OFPC appuie les entreprises formatrices par de nombreuses prestations, non exhaustives: a) Accompagnement complet pour obtenir une autorisation de former, de la demande à la signature du premier contrat. b) Aide à l’engagement d’apprentis, aux critères de sélection, aux recrutements en direct. c) Organisation des cours EduPros pour les formateurs. d) Démarches qualité et outils d’encadrement et d’évaluation de la formation. e) Mesures d’accompagnement spécifiques en cas de situations complexes (apprentis en difficulté ou pionnier, par exemple) f) Interface avec les autres acteurs de la formation tels que les écoles professionnelles, les centres de formation, les cours interentreprises, le collège des experts, etc. g) Information sur l’évolution des formations, les révisions des ordonnances fédérales.
Plus d’infos:
www.citedesmetiers.ch rubrique apprentissage,
soutien aux entreprises formatrices,