Je suis consterné par le bruit et la fureur attisés par la presse, les réseaux sociaux, les déclarations politiques tonitruantes, les articles en rafale, quelques hommes assez fades qui se font mousser sur l’erreur avouée de Monsieur Pierre Maudet, Conseiller d’Etat. Puisqu’on n’aime pas ce qui dépasse et ce qui fait de l’ombre, on s’offusque en public, on prend de grands airs moralisateurs, on se drape de probité, mais tout cela est un jeu calculé, un exercice de style mis en scène par un quarteron d’intellectuels de confort. Et à part quelques dupes et quelques politiques intéressés par la place du magistrat, personne ne donne plus dans le piège. Le soufflé se dégonfle. Tout Genève est en train de se rendre compte du montage, du formidable montage.
Et puis… Genève n’est plus d’accord que son Parlement passe autant d’heures sur cette histoire alors que des dossiers urgents s’empilent sur ses tables: CPEG, PF17, transports, entre autres. Il existe cependant un volet juridique, et on verra ce qu’il en adviendra maintenant que M. Maudet peut accéder au dossier, donc se défendre et sans doute laver son honneur. Pour le reste, tout tourne autour d’un seul et unique mot: la confiance. Et chaque accusateur affirme haut et fort être le véritable lecteur du sentiment des électeurs genevois qui, à ses dires, auraient perdu la confiance en leur magistrat. Voire!
Et puis… je suis même assez sûr du contraire. Lorsque la poussière sera retombée, lorsque le rideau de fumée se sera dissipé, on pourra apercevoir clairement ce qui reste. Les lignes de force apparaîtront nettement, parce qu’elles indiqueront alors l’essentiel.
Et puis… il suffit parfois d’un peu de temps pour renoncer à faire prévaloir l’émotion sur la compréhension, la morale sur l’analyse, la vibration sur la justice.