Le calme est revenu dans les vignes baignées par le soleil automnal. La récolte du raisin est terminée et l’activité s’est maintenant déplacée dans la cave du Domaine des Abeilles d’Or. A la tête du domaine familial avec sa femme Caroline, Laurent Desbaillets s’enthousiasme: «Le millésime 2020 va être excellent. Nous avons eu une belle météo, même si nous avons dû finir les vendanges un peu à la hâte, à cause des pluies. Nous aurions préféré patienter encore un petit moment, mais il y avait trop d’incertitudes liées à la météo, mieux valait être prudents».
Vignerons de père en fils, les Desbaillets exploitent un domaine de 20 hectares de vignes, situé entre 450 et 500 mètres, dont le sol est argilo-limoneux, avec la présence de calcaire.
Les vignes sont cultivées dans la plus pure tradition, en système guyot basse, et enherbées afin de lutter contre l’érosion. «Grâce à mon père, René, le domaine a été parmi les premiers à être certifiés en production respectueuse de l’environnement. Nous continuons dans cette voie et nous utilisons toujours le minimum de produits. Nous faisons le vin de A à Z, de la vigne à la cave et jusqu’à la livraison. Nous connaissons les parcelles et les raisins et nous savons comment bien les travailler».
Preuve en est le succès des vins du Domaine des Abeilles d’Or, lauréats de nombreux prix ces dernières années, parmi lesquels des médailles d’or et d’argent remportées cette année dans le cadre de la Sélection des vins de Genève.
Une médaille d’or a été décernée au Rosé de Pinot noir 2019, tandis que trois vins blancs – Viognier, Chenin Blanc, Chasselas de Satigny – étaient récompensés chacun par une médaille d’argent.
Sans oublier la star, La Douce Noire, un assemblage complètement nouveau lancé en 1994 et dont le succès n’a fait que grandir au cours des années. «Il s’agit d’un assemblage complexe, explique Laurent Desbaillets. A l’époque, lorsque mon père l’a créé, c’était le premier assemblage à Genève à compter plus de deux cépages». La Douce Noire se compose de garanoir, de pinot noir, de gamaret, de cabernet et de merlot.
«Le vin est vieilli chez nous. Il y a donc un décalage de quatre ans entre la mise en bouteille et la vente. Aujourd’hui, par exemple, on vend le 2016. Auparavant les clients achetaient leurs bouteilles et ils attendaient patiemment le moment de les boire, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les gens veulent des vins qu’ils peuvent consommer tout de suite».
Les goûts ont également évolué. «On a de plus en plus envie de douceur. Les consommateurs n’ont plus vraiment goût aux vins rouges taniques. A Genève, où nous avons ce côté cosmopolite, les clients aiment les vins plutôt pommadés. Pour les blancs, le chardonnay et le sauvignon plaisent toujours aux Anglo-Saxons, mais le succès du chasselas ne se dément pas. Par ailleurs, un intérêt pour l’œil-de-perdrix et les rosés en général se dessine, et cela même en dehors de l’été».
Depuis deux ans, Laurent et Caroline Desbaillets ont officiellement pris les rênes du Domaine des Abeilles d’Or même si, plaisante Laurent, il ne voit pas vraiment de changement. «Je faisais déjà la vinification depuis 1999. Mais maintenant, j’ai davantage de téléphones et de papiers. Heureusement que je suis soutenu par ma femme, qui s’occupe de l’administration». Et avec une production annuelle entre 120 000 et 130 000 bouteilles, le travail ne manque pas.

O.H

Pour plus d’informations: Laurent et Caroline Desbaillets
3, route du Moulin-Fabry – 1242 Choully/Genève
Tél.: 022 753 16 37 – Fax: 022 753 80 20
info@abeillesdor.ch – www.abeillesdor.ch

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