Sudan ou la fin de l’intelligence naturelle

Mis dans des bocaux, les cerveaux du dauphin, du rhinocéros et de l’homo sapiens, se ressemblent comme trois gouttes d’eau. Pour imaginer l’homme oiseau, Léonard de Vinci aura regardé planer les mouettes, s’envoler les pigeons, se poser sur l’arbre les moineaux. L’intelligence est partout dans la nature. Joie, peur, colère, tristesse, notre personnalité profonde est animale. Comme nos besoins fondamentaux sont régulés par le cerveau du croco. Heureux dans son pré, l’âne a dit: «je brais donc je suis». De quoi inspirer nombre de naturalistes inquiets de la disparition des abeilles, qui avec un millimètre cube de cerveau font dans le miel cognitif et les neurosciences à la gelée royale. Doux, tendre, serein, courtois, l’âne à la patience infinie, partage avec notre insecte une même convivialité. Le «vivre ensemble», sans jamais se fâcher. Dans ce même pré, les vaches, qui nous comprennent mieux que nous les comprenons. Les cochons, sans qui pas de médecine moderne, ni d’avancées médicales et thérapeutiques. Un corbeau, malin et virtuose. Des fourmis à l’intelligence collective. Des moustiques, qui nous piquent selon notre ADN. Une araignée qui réseaute avec son habileté à tisser. Survivre, se reproduire, éviter la douleur: il suffit d’observer les insectes et les animaux. Tous font face aux défis de l’environnement qui change à très grande vitesse. Et certains meurent ou disparaissent. Quel est le message de Sudan, des baleines qui viennent s’échouer sur nos plages, des poulpes médusés, des rats de laboratoire sacrifiés, des chimpanzés perdus dans l’espace? L’intelligence artificielle n’est pas une intelligence naturelle. L’intelligence artificielle, c’est comme les robots, ça rouille et c’est non durable.

 

 

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