On s’est donné rendez-vous sur une terrasse, dans le quartier de la Servette où elle habite, pour parler de sa passion du vélo, qui est aussi une forme d’engagement politique. Pourtant, Lisa 
Mazzone, conseillère aux Etats à Berne, écologiste et membre des Verts, n’arrive pas à vélo, mais à pied. Il faut dire qu’elle est avec Joscha, son deuxième garçon qui a tout juste trois mois (il est né le 21 juin) et qui dort tranquillement dans sa poussette, tandis que son frère aîné, Béla, deux ans, est encore à la crèche. Le vélo, la marche à pied, c’est pour Lisa Mazzone sa manière de vivre la ville, à la fois douce et conviviale. En congé maternité jusqu’à fin septembre, elle a passé l’été loin du brouhaha de l’actualité politique et elle en a profité pour se détendre et recharger ses batteries.

«Je n’ai pas de permis de conduire»

«Je n’ai pas de permis de conduire, nous dit-elle aussitôt, tout sourire. C’est inutile quand on vit en ville, où l’on peut se déplacer facilement et beaucoup plus agréablement à pied, à vélo ou en transports publics». Si Lisa Mazzone a développé sa fibre verte et qu’elle s’est engagée en politique, c’est un peu à cause du vélo. C’est un peu parce que le vélo lui a donné un sentiment de liberté et de simplicité.
«J’habitais les hauts de Versoix quand j’étais petite et j’allais déjà à l’école à vélo. Plus tard, quand j’étais au Collège André-Chavanne, au Petit-Saconnex, je faisais souvent le trajet à vélo, en passant par de petites routes. Ça faisait quand même un bon bout de chemin!». Ses parents, des scientifiques à la sensibilité écologique, sont aussi de grands fans de la petite reine. «J’ai gardé et j’utilise toujours le vélo de course que j’avais à 20 ans. J’ai fait de grandes balades dans toute la Suisse, j’ai monté plusieurs fois le col de la Faucille, j’ai gravi le Nufenen, le Klausen… Il y avait un côté sportif et aussi le plaisir d’être en pleine nature, dans des paysages magnifiques. J’aime l’effort physique, l’adrénaline que l’on ressent en roulant».
Inscrite chez les Verts en 2008, à 20 ans, Lisa Mazzone a travaillé ensuite pendant cinq ans, de 2010 à 2015, à l’association Pro Vélo Genève. «C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’engager politiquement, dit-elle. Je m’occupais de plusieurs projets pour promouvoir le vélo, notamment tout ce qui concerne le développement de nouvelles pistes cyclables et la sécurisation des cyclistes».

Rendez-vous le 21 octobre

Lisa Mazzone et son ami, Christoph Lenz, originaire de Schaffhouse et journaliste à Berne où ils se sont rencontrés, attendent désormais le 21 octobre. «Nous allons faire notre première promenade à vélo avec Joscha, il aura quatre mois et pourra bien tenir sa tête. Nous avons un vélo avec une remorque à deux places pour nos enfants. Les sièges sont sécurisés, ils absorbent les chocs de la route. Nous allons choisir un itinéraire très sûr, sur de petites routes, en évitant les grands axes».
Au Parlement, à Berne, comme dans les associations écologiques qui lui sont proches, Lisa Mazzone ne cesse de promouvoir le vélo sous toutes ses formes. Elle n’a pas de vélo électrique, car elle n’en voit pas la nécessité, mais elle pense que c’est une solution très valable et, en tout cas, bien meilleure que la voiture. Elle imagine une ville apaisée où l’ancienne et tenace obsession de la bagnole aurait cédé la place à des modes de déplacement plus intelligents et, disons le mot, humanistes!

Robert Habel

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