Comédie musicale, spectacle de music-hall, burlesque, quelle que soit la définition qu’on lui donne, la Revue est un fil rouge sur lequel les auteurs enfilent des perles au fil de l’année et des événements. Des changements peuvent intervenir jusqu’à quelques jours de la première, voire même après le début des représentations, comme en 2022 avec la retraite de Federer à trois jours de la première.
Le fil conducteur est déterminé en mars, explique Claude-Inga Barbey, qui a mené l’équipe d’auteurs. «Cette année, j’ai choisi les climatosceptiques et l’écoanxiété comme axes». Il était par exemple impossible d’anticiper la situation en Ukraine à l’automne ni d’imaginer la disparition du Crédit Suisse. «L’affaire Fischer va peut-être faire pschitt, mais elle pourrait aussi s’étendre. C’est le type d’actualité qui pourrait faire son entrée dans le spectacle», souligne-t-elle.
Outre Laurent Deshusses, déjà présent l’an dernier, le trio d’auteurs s’est enrichi de Marc Donnet-Monay, un transfuge de la Revue vaudoise, invité par Claude-Inga. «En rejoignant la Revue genevoise, je rejoins une équipe que j’aime et admire», commente-t-il modestement. «Nous sommes une famille d’auteurs, c’est la première fois que nous sommes sur la même longueur d’ondes, se réjouit Claude-Inga Barbey. Mais l’humour est une famille qui malheureusement ne fait pas d’enfants; il est difficile de trouver une relève, constate-t-elle. J’ai rencontré avec plaisir de jeunes auteurs, mais ce sont des stand-uppeurs qui n’ont pas le savoir-faire pour des dialogues, des réparties, des relances».
Secret, ou presque…
Les sketches? Chut, c’est secret. Enfin presque. L’équipe a dévoilé quelques-uns des sujets de cette année: le Crédit Suisse, la rénovation du Musée d’art et d’histoire et la cancel culture, la constante rivalité entre Antonio Hodgers et Pierre Maudet, la nouvelle Comédie et l’annulation du spectacle de Krystian Lupa (même les spectateurs qui ne savent rien de ces vicissitudes comprendront, assure Claude-Inga Barbey), le Conseil administratif de la Ville, son véganisme et l’affiche du 1er août, le Salon de l’auto-arlésienne ou les HUG et le professeur Morel.
A la mise en scène, un nouveau venu: Pierric Tenthorey, champion du monde de magie. «La mise en scène est bien plus difficile que pour une pièce de théâtre, constate-t-il. Il faut coordonner la sono, les lumières, les costumes et les chorégraphies. Et puis il faut trouver des liens, des transitions rapides et légères entre les sketches, tout doit sembler facile».
Plus fort que les députés
Toutes les personnalités brocardées dans la Revue sont invitées à la première. Seule Anne Emery-Torracinta n’est jamais venue, mais le DIP a invité Claude-Inga Barbey à jouer un sketch la mettant en scène lors de sa fête de départ du gouvernement. «Je pense que la Revue a plus de pouvoir que la députation, n’hésite pas à dire Frédéric Hohl, producteur du spectacle et député durant douze ans. Les nouveaux élus sont très sensibles au retour d’image que la Revue leur donne. Il n’est pas rare qu’ils évoluent après nous avoir vus». A vérifier en cette année électorale.
Le Revue démarrera le 12 octobre au Casino-Théâtre. Spectacle à 19h30 du mardi au samedi et à 16h00 le dimanche. Lundi relâche. Location aux guichets du Service culturel Migros (Rive, Balexert, La Praille et rue du Commerce), à la Maison des arts du Grütli et sur www.larevue.ch

CESARE ACCARDI

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