Inès, 20 ans, se souvient du silence qui saisit toute la classe suite à l’annonce de fermeture, plus de l’explosion d’excitation et d’angoisse mêlées. «A ce moment-là, personne ne réalisait ce que cette décision impliquait vraiment, c’est-à-dire le confinement». D’abord, les élèves doivent faire face à l’isolement. L’appartement familial est devenu leur univers, et si certains se calfeutrent dans leur chambre, comme Léo, d’autres investissent toutes les pièces. Surtout, un morceau de terrasse ou un petit jardin deviennent des trésors.

Pour un bout de ciel bleu

Zoran, 20 ans, a complètement aménagé son balcon, «on a installé un tapis, des tentures, des guirlandes, des poufs et des plantes vertes». Sortir n’a jamais semblé si précieux. Claude s’est remis à la course à pied «un peu comme tout le monde», puis est parti bivouaquer en pleine nature. Zoran, lui, a multiplié les balades nocturnes «j’ai fait des promenades en longboard de trois heures sans croiser personne, on aurait dit un décor de film, une ville fantôme». Enfin, Audrey a redécouvert son jardin, l’objectif à la main: «Je me suis remise à la photo en faisant des macros de tulipes, de camélias, d’iris, des petites fleurs roses et délicates du cerisier japonais aussi».

J’ai appris que du temps, il y en avait toujours assez

Le confinement a été l’occasion d’explorer de nouvelles activités ou de renouer avec d’anciennes. En plus de la photo, Audrey a fabriqué de petites boîtes à vœux en céramique. Elle a aussi débuté l’apprentissage du coréen, «avant, je ne terminais jamais mes projets. Là, j’arrive à tout mener de front, ça me rend très heureuse. J’ai appris que du temps, il y en avait toujours assez». De son côté, Zoé, 17 ans, a lu plus que jamais, se plongeant dans les livres de Victor Hugo et Romain Gary. Tandis qu’Inès, elle, a dansé de tout son corps, tous les jours, jusqu’à finir le souffle court. Dans une perspective plus participative, Zoran a écrit une fiction avec une amie, «L’enquête Engelberg». Le récit, un meurtre dans une station thermale, est envoyé au fur et à mesure aux amis; à eux de mener l’investigation. Zoran a également renoué avec la peinture et le dessin, «ça m’a fait un bien fou, c’était cathartique».

Pour moi, un vrai cours, c’est quand il y a un échange

En effet, pour les élèves de la M.E.S, le quotidien est aussi rythmé par les cours en visioconférence sur Zoom et les supports et exercices pédagogiques présents sur la plate-forme Moodle de l’établissement. «Les cours en visioconférence, ça marche bien, juge Léo. Il y a une interaction, un échange avec le professeur, et pour moi c’est ça un vrai cours. Après, il y a des contraintes technologiques à gérer». «Par exemple quand les enfants ou les parents débarquent d’un coup», rigole Zoé. Les élèves ont dû apprendre à travailler différemment. Claude utilise un minuteur pour régler ses sessions de travail, «avec un objectif à court terme, je suis plus concentré». Inès et Zoé ont préféré se retrouver tous les jours pour étudier ensemble. «On se complète, c’est très motivant». Pour le cours d’art, le professeur a demandé aux élèves de tenir un journal de confinement quotidien. Dans celui d’Inès, on trouve deux pages consacrées à ses maisons rêvées: «Comme la maison de ma grand-mère à Orléans, une sorte de manoir au milieu de la forêt. Ou encore Le «Grand Budapest Hôtel» du film de Wes Anderson, tout rose et somptueux». Les élèves de la M.E.S ont su s’adapter au confinement; néanmoins, ils sont unanimes: ce qui leur manque le plus, c’est l’école. «Au début, je ne l’aurais pas cru, souligne Zoran, mais je regrette l’ambiance de l’école, discuter avec les profs à la pause. Même les litres de café et le stress avant les examens me manquent!».

Accueils et inscriptions sur rendez-vous – Tél.: 078 764 93 72 
Mutuelle d’Etudes Secondaires – www.ecolemes.ch

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