Au fil des vingt-trois années de cette aventure fondée sur la confiance et la qualité des relations humaines, avec une liberté éditoriale complète, Tout l’Immobilier se développe, tandis que s’y ajoutent un volet Emploi, des chroniques de spécialistes, des articles traitant de sujets souvent négligés par la «grande» presse. Immobilier certes, mais aussi construction, environnement, culture, politique, société: le rendez-vous avec un nombre toujours accru de lecteurs n’est jamais manqué. Parallèlement naissent un portail immobilier, dès l’an 2000: Genève 
Immobilier.ch (il durera quinze ans avant d’être cédé à Immobilier.ch); un magazine de haut de gamme, Prestige Immobilier; quatre Salons de l’immobilier; des émissions de télévision (Les Vendredis de l’Immobilier sur Léman bleu TV) et de radio (Radio-Lac I et II, Yes FM); des livres, des soirées, des débats publics. En 2019, nous créons pour le portail romand Immobilier.ch un magazine mensuel, qui rencontre immédiatement le succès. Au 1er janvier 2021, la fusion par rachat entre Immobilier.ch et Plurality Presse est actée. En raison de divergences avec le nouvel actionnaire unique sur la stratégie et l’organisation, j’ai décidé de quitter ce beau navire voguant depuis 23 ans sur les eaux agitées de la presse genevoise.
Ce dernier numéro sous ma direction ne se «boucle» pas sans émotion. Plus de deux décennies de passion partagée par mes associés, mon équipe de collaborateurs extraordinaires (certains sont là depuis 20 ans), nos annonceurs devenus des amis, nos lecteurs si fidèles et si indulgents… Comment exprimer la reconnaissance pour tous ces combats menés en faveur des PME genevoises et nyonnaises, pour faire connaître les valeurs humaines et professionnelles de l’immobilier, pour favoriser le dialogue entre acteurs du marché, pour un débat démocratique et la liberté d’expression, pour la défense de la langue française, contre tel impôt, pour telle infrastructure vitale? Les souvenirs affluent: la bataille pour Casatax ou pour la loi sur le chômage, l’affaire de la rue du Stand que nous avons révélée (bien seuls durant deux ans), le combat pour le CEVA, les campagnes politiques où tous les camps ont toujours pu s’exprimer, les lettres de menaces reçues, les soutiens inattendus… Surtout, la rencontre de gens d’immense valeur humaine, le plus souvent. Et un gigantesque amour pour Genève et sa région.
Nous journalistes et gens de presse pensons souvent avec candeur que le public s’intéresse à notre métier et à nos entreprises, davantage qu’à toutes les autres. C’est évidemment faux et les articles d’adieu ont un côté d’éloge funèbre dérangeant, voire d’exercice d’auto-congratulation. Celui-ci n’y a peut-être pas échappé; dès lors, disons simplement que ce n’est pas un article d’adieu, mais d’au revoir.

Thierry Oppikofer

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